Entre le 31 juillet et le 2 août 2016, Manuel Valls a fait très fort en affichant clairement sa volonté de voir l’Etat financer l’Islam de France.

Dans une interview accordée au JDD le 31 juillet, le 1er Ministre explique :

“Si toute tentation néoconcordataire serait une insulte à la laïcité, rester spectateur des événements en attendant que les problèmes trouvent leur solution serait irresponsable. (…) Pour être à la hauteur de cette ambition, il faudra revoir certaines règles pour tarir les financements extérieurs, et accroître en compensation les possibilités de levées de fonds en France.”

Traduction : J’ai le choix entre respecter la loi, ou passer pour un irresponsable. Mon ego ne supporte pas la seconde option. Donc il va bien falloir trouver des sous en France pour financer les mosquées.

Au cas où on n’aurait pas bien compris, Manuel Valls en remet une couche le 2 août dans une interview à Libération :

“Le défi le plus important n’est pas celui des institutions. C’est celui de nos concitoyens de confession musulmane qui dans leur famille, leur quartier, doivent se sentir concernés et prendre leurs responsabilités. (…) Toucher à la loi de 1905 ouvrirait un débat très périlleux mais nous devons passer en revue toutes les solutions, sans nous interdire une forme de financement public.”

Traduction : Les institutions m’emmerdent, et la loi de 1905 aussi. La laïcité est en contradiction avec le développement de l’Islam, et ça ne peut plus durer.

Evidemment, ça rue (à juste titre) dans les brancards du côté des gens qui trouvent perturbante la montée inexorable de cette religion conquérante qu’est l’Islam.

François Hollande décide donc de mettre les choses au point lors d’un point presse accordé le 2 août 2016 à l’Association de la Presse Présidentielle.

Ni une ni deux, les me(r)dias aux ordres se dépêchent d’éteindre le feu et d’endormir les gens choqués par les propos de Manuels Valls : François Hollande est contre le financement public des mosquées.

Europe 1 : François Hollande s’oppose catégoriquement à un financement public de l’islam

Le Huffington Post : François Hollande exclut tout financement public de l’islam

L’Express : Financement public des mosquées: Hollande s’y oppose et désavoue Valls

Metronews : François Hollande rejette toute idée de financement public des mosquées

Les médias nous prennent vraiment pour des imbéciles ?

Circulez, y’a rien à voir, donc. François Hollande ne veut pas de financement public pour les mosquées.

Sauf que…

Sauf que s’opposer à quelque chose, ça signifie qu’on ne le veut pas, qu’on n’en a pas envie.

François Hollande a-t-il vraiment dit ça ? Pour trouver ses propos exacts, il faut malheureusement faire preuve de beaucoup de patience. Il faut chercher, creuser… La phrase exacte prononcée par François Hollande, le site Ladepeche.fr est l’un des rares à la citer.

Voici donc ce qu’a réellement dit François Hollande lors de ce point presse du 2 août 2016:

“Ce qui n’est pas possible, sauf à changer la loi de 1905, c’est que l’Etat puisse subventionner un culte.”

Si vous savez un tout petit peu lire et comprendre ce que vous lisez, vous saisirez aussitôt la différence entre les propos du président et le résumé qui en a été fait par la presse subventionnée. Le “sauf à changer la loi de 1905” est lourd de sens.

François Hollande n’a pas dit qu’il s’opposait au financement public des mosquées. Il a simplement dit qu’il n’est actuellement pas possible de financer un lieu de culte avec des deniers publics. Autrement dit, il a rappelé ce que disait la loi de 1905 (cette fameuse loi sur la laïcité, dont on finit par se demander ce qu’elle contient, malgré les explications très claires de Najat Vallaud-Belkacem). Encore heureux qu’il la connaisse, la loi !

Mais a-t-il dit qu’il était opposé à un changement de la loi de 1905 ? Non. Or si on n’est pas opposé à quelque chose, c’est qu’on n’est pas contre.

Autrement formulé, François Hollande a simplement dit la même chose que Manuel Valls. Sauf qu’il l’a dit de façon plus subtile. C’est pour ça qu’il y en a un qui est Président, et l’autre pas.

Bref, soit les journalistes sont vraiment des imbéciles, soit il nous prennent vraiment pour des imbéciles. Soit les deux. Et ça commence à être très agaçant.

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here