En consultant les actualités au sujet de l’attaque “terroriste” du 26 juillet 2016 contre l’église de Saint-Etienne du Rouvray, je suis tombé sur cet article paru sur le site RTL, qui m’a littéralement sidéré.
Par prudence, je joins une capture d’écran de l’article, réalisée le 26/07/2016. Je ne serais pas trop étonné que cet article soit modifié un de ces jours : les médias “officiels” ont une fâcheuse tendance à modifier leurs publications a posteriori, une fois que les journalistes réalisent que leur discours propagandiste ne colle pas à la réalité…
Dans leur quête du scoop et de l’audience, les journalistes sont allés interroger des proches de l’un des 2 assaillants. Il s’agit forcément de Adel K. (vous savez, celui qui était en liberté avec un bracelet électronique malgré sa radicalisation avérée), puisque l’autre assaillant n’avait pas encore été identifié à cet instant précis.
On l’a bien compris, l’objet “journalistique” de cette interview est – comme d’habitude – de décorréler le terrorisme et l’Islam. Le journaliste insiste évidemment sur les propos du second ami interviewé :
Il s’est fait retourner le cerveau et il faut pas le comparer aux autres musulmans. Ce ne sont pas des musulmans qui ont voulu faire ça, c’est lui, de sa propre personne.
Ok, on a compris le message. Circulez y’a rien à voir. #pasdamalgame #cépasçalislam
Sauf que.
Sauf que l’interview vraiment intéressante (et sidérante), c’est celle du premier ami. Il l’affirme sans détours (et sans gêne ?) : Je ne suis pas étonné, il m’en parlait tout le temps. Il m’a dit : “Je vais attaquer une église”.
On notera bien la subtilité des propos.
Est-ce que l’assaillant (ou plutôt futur assaillant) a prononcé ça une fois, pour rigoler ? Non, il en parlait tout le temps. Ce qui sous-entend des propos répétés à de multiples reprises.
Est-ce qu’il a lancé de vagues menaces en l’air ? Non, il a clairement dit : “Je vais attaquer une église”.
Voici un individu qui a entendu à plusieurs reprises des menaces d’attaques de type terroriste de la part d’un homme déjà condamné pour radicalisation. Est-ce qu’il est allé prévenir la police ? Non. Sa réponse, flegmatique et tellement sidérante est tout bonnement : “Sur la vie de ma mère, je ne l’ai pas cru”. Pauvre mère : elle ne doit plus en dormir d’avoir enfanté un crétin pareil…
Ce témoin est passible d’une peine de 5 ans d’emprisonnement.
Alors je pose la question qui fâche : qu’attend la police pour aller interpeller ce témoin ? Il est passible d’une peine de 5 ans d’emprisonnement.
Le code pénal est très clair à ce sujet. Les articles 434-1 et 434-2 précisent : “434-1: Le fait, pour quiconque ayant connaissance d’un crime dont il est encore possible de prévenir ou de limiter les effets (…) de ne pas en informer les autorités judiciaires ou administratives est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. 434-2: Lorsque le crime visé au premier alinéa de l’article 434-1 constitue (…) un acte de terrorisme prévu par le titre II du présent livre, la peine est portée à cinq ans d’emprisonnement et à 75 000 euros d’amende.”
A l’heure où les politiques nous endorment avec un pseudo état d’urgence, et se réfugient derrière l’Etat de Droit pour défendre un concept fumeux de “Vivre Ensemble” abondamment relayé par des journalistes à leur solde, les citoyens attendent que la loi soit appliquée. Alors les autorités attendent quoi ?
Et si la police n’a pas la moindre idée de l’identité de ce témoin, elle n’a qu’à aller interroger les journalistes qui ont trempé dans cette interview. Leurs noms sont aimablement fournis par RTL !
A trop vouloir jouer avec l’allumette du #pasdamalgame, on finit par se brûler les doigts…
(photo : RTL.fr)
